Les nouveautés concernant la Traversée des Pyrénées : du côté des chefs d’Etat
Le chef d’Etat français a pour la première fois évoqué une « TCPTCPTraversée Centrale des Pyrénées » alors que jusque-là, la plus grande prudence régnait concernant la localisation du projet de « Nouvelle Traversée ferroviaire transpyrénéenne à grande capacité ».
Son insistance sur « la volonté politique » de faire aboutir cette TCPTCPTraversée Centrale des Pyrénées est un signe inquiétant. Cette volonté maintes fois exprimée s’accompagne d’une reconnaissance de l’intérêt que représente la TCPTCPTraversée Centrale des Pyrénées pour l’Aragon :
« (...) c’est pour le gouvernement espagnol l’une de nos premières priorités pour notre politique de communications. La liaison centrale des Pyrénées est extrêmement importante pour le développement de la Communauté autonome de l’Aragon. Et comme l’a affirmé notre sommet d’aujourd’hui, ce projet recevra un soutien des deux gouvernements. »
Autant dire que la gare multimodale à Saragosse est aux yeux des deux chefs d’Etat une condition sine qua non de la TCPTCPTraversée Centrale des Pyrénées.
Leur détermination se traduit par la décision d’organiser un sommet spécifique dans le premier semestre 2005 :
"Nous avons décidé de créer un sommet spécifique des régions autonomes voisines de la France, et des entités territoriales du côté français. Ce sommet sera présidé par les deux Premiers Ministres des deux pays et par les représentants des différentes régions concernées. Ce sommet permettra de remettre à jour tout cet ordre du jour en ce qui concerne les liaisons par chemins de fer ou par la route.
Ce sommet spécifique aura lieu au cours du premier semestre 2005."
La présence des représentants des deux régions concernées nous invite à la plus grande vigilance : nous savons que l’Aragon et Midi-Pyrénées sont les promoteurs les plus virulents de la TCPTCPTraversée Centrale des Pyrénées. Les différentes études que ces régions ont menées ont toujours mis en évidence un tracé par la vallée des gaves, reliant Biescas-Pierrefitte Nestalas par le tunnel du Vignemale.
La fragilité de ces études n’est un secret pour personne : nous avons encore en mémoire le rapport du Conseil Général fustigeant le rapport SYSTRA, rapport d’une étude commandée par la région, qui désigne ce tracé sans étude d’impacts digne de ce nom à l’appui.
Nous rejoignons pleinement le Conseil Général sur ce point, mais constatons avec grand déplaisir qu’en dépit des procédés contestables de la région, celle-ci va bénéficier d’une audience inouïe auprès du gouvernement.
La déclaration des ministres des Transports : de Robien et Magdalena Alvarez
La déclaration du Ministre de l’équipement, Gilles de Robien, est plus réservée et conforme à nos attentes.
Il ne parle pas de TCPTCPTraversée Centrale des Pyrénées.
Avant de localiser le projet, il évoque la nécessité de procéder à des études de flux et des études fonctionnelles pour dégager des familles de tracés, en fonction des différentes prévisions de trafic.
On sent une approche plus technique du dossier :
Néanmoins, les deux ministres des transports ont annoncé l’inscription de la « Nouvelle liaison ferroviaire transpyrénéenne à grande capacité » dans la liste des projets du CIADT (Comité interministériel d’Aménagement et de Développement du Territoire) : « Comme preuve de l’intérêt des deux pays dans cette liaison, les ministres ont convenu d’inscrire le projet de »Nouvelle liaison ferroviaire transpyrénéenne à grande capacité« dans le cadre de leurs planifications stratégiques respectives définies, côté français, par le Comité interministériel d’Aménagement et de Développement du Territoire dans sa réunion du 18 décembre 2003. »
L’inscription de projets dans le CIADT marque une étape décisive vers leur réalisation. Cette inscription est d’autant plus inquiétante que rien, pas une étude officielle ne la justifie. Emanerait-elle d’un règlement politique ? C’est ce qui pourrait nous arriver de pire...