Source : La Dépêche du 24/02/2006
RAIL : L’Aquitaine et le Pays Basque réclament une priorité pour la ligne Bordeaux / Hendaye. L’Europe souhaite que la France privilégie la ligne de la méditerranée. Et Toulouse dans tout cela ?
LA BATAILLE DES TGV EST RELANCEE -
Hier, à Bordeaux, le président de la région Aquitaine, Alain ROUSSET (PS) et le chef du gouvernement des provinces Basques José IBARRETXE ont réclamé une accélération du projet TGV TOURS / BORDEAUX / HENDAYE / BILBAO.
Même si Alain ROUSSET a cessé d’opposer la LGVLGVUne Ligne à Grande Vitesse est une ligne ferroviaire construite spécialement pour permettre la circulation de trains à grande vitesse. BORDEAUX / HENDAYE à la LGVLGVUne Ligne à Grande Vitesse est une ligne ferroviaire construite spécialement pour permettre la circulation de trains à grande vitesse. BORDEAUX TOULOUSE, loin de faire l’unanimité en Aquitaine, les élus de l’Atlantique tentent de pousser leur avantage sur Toulouse auprès de l’Union Européenne. Surtout que les travaux avancent entre VITORIA BILBAO et IRUN, entre VALLADOLID et MADRID. Car la ligne à grande vitesse BORDEAUX / NARBONNE ne figure pas sur la carte des priorités européennes, étant considérée depuis BRUXELLES comme un projet national. « Une ineptie. La liaison BORDEAUX / NARBONNE est bien un maillon du réseau européen reliant les lignes de l’Atlantique et de la Méditerranée » regrette Jean-Louis CHAUZY, président d’Eurosud Transports, association vouée à la promotion des liaisons ferroviaires.
D’ABORD BARCELONE - En revanche, le Commissariat Européen aux Transports a placé en priorité nmr 3 (sur 30), l’axe ferroviaire du sud-ouest de l’Europe qui relie la péninsule Ibérique au reste du continent. Même si la décision incombe aux états, la position de l’U.E. est déterminante car elle apporte des solutions de financement pour les LGVLGVUne Ligne à Grande Vitesse est une ligne ferroviaire construite spécialement pour permettre la circulation de trains à grande vitesse. que l’on sait coûteuses (4 milliards pour la décennie à venir), la Banque Européenne d’Investissements disposera d’environ 60 milliards d’euros pour les grandes infrastructures européennes de transports qui figurent parmis ces 30 projets prioritaires.
Conjugué à l’effort de l’Etat espagnol, au choix d’un opérateur privé, ce coup de pouce européen par le biais de prêts à taux zéro finance les travaux actuellement en cours entre BARCELONE et PERPIGNAN. Précisément, BRUXELLES va demander à l’Etat français de boucler cette ligne méditerranéenne en priorité. En 2009, la grande vitesse arrivera à PERPIGNAN ; en 2011, elle contournera MONTPELLIER. « Entre les deux, le vide de 130 kms sera le seul entre SEVILLE et AMSTERDAM » observe, plein de bon sens, un rapporteur du Commissariat aux Transports. Aux yeux de l’Europe, cette ligne mixte a aussi l’avantage de pouvoir accueillir des trains de marchandises et d’être appuyée par la Généralité de Catalogne. Pour le moment, l’Etat se désintéresse de ce tronçon. Le gouvernement pourrait réserver une annonce début 2007.
Dans le sprint entre les lignes à grande vitesse, le Languedoc Roussillon reprendra-t-il une longueur d’avance ? Si tel est le cas, les projets de TOULOUSE, du Pays Basque, voire le TOURS / BORDEAUX pourraient être reportés au-delà de 2016. Car à raison de 2 milliards pour 100 kms, on voit mal comment un Etat français à sec, des collectivités peu nanties, pourraient réaliser en même temps autant de TGV.
Pascal JALABERT...
L’Aquitaine lâche 300 Millions d’euros pour BORDEAUX - TOURS
Le Président de région Aquitaine Alain ROUSSET a annoncé hier le déblocage d’une enveloppe de 300 millions d’euros pour la ligne BORDEAUX / TOURS afin que le chantier débute en 2007. « La France ne peut pas rester à la traine par rapport à l’Espagne. A l’Etat de prendre ses responsabilités » a insisté Alain ROUSSET. Cette ligne de 301 kms coûte près de 5 milliards d’euros. Elle permettra de relier PARIS à BORDEAUX en 02 heures. Le président de région Midi-Pyrénées Martin MALVY s’était déclaré prêt à participer au financement de ce tronçon à condition que soit réalisé en même temps le tronçon BORDEAUX / TOULOUSE. Le débat public est achevé et la décision de l’Etat sur le chantier doit être rendue en avril. Quant au tronçon BORDEAUX / DAX / HENDAYE, il doit permettre selon Alain ROUSSET, de dédier la ligne actuelle au transport de marchandises pour désengorger le flux des camions. P-Jalabert
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Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la construction de lignes TGV sur les littoraux Atlantiques et Méditerranée a une influence directe sur les données concernant la Traversée Centrale des Pyrénées. Suivant la logique de la région Aquitaine, la réalisation d’une ligne TGV voyageurs BORDEAUX - DAX - HENDAYE libérerait des lignes ferroviaires déjà existantes, au profit d’une liaison FERROUTAGE, qui capterait une partie du flux de transport routier empruntant la RN10. La ligne à grande vitesse PERPIGNAN - BARCELONE aura également une vocation mixte (voyageurs et FERROUTAGE). Le total du fret ferroviaire transporté par ces deux lignes absorberait les trois-quarts du flux routier traversant les Pyrénées dans les deux sens. Ceci enlèverait donc toute crédibilité au projet de tunnel sous le massif du Vignemale qui ne se verrait alors crédité que d’un reliquat infime de transport par ferroutage, reliquat qui pourrait facilement être absorbé par la mise à niveau des liaisons PAU - CANFRANC et LA TOUR DE CAROL......Alors, mieux vaut la logique que l’illogisme ! J-P DUVAL