Royan / LGV : l’Agglomération a négocié sa participation

Publié le 26 avril 2011

La Cara a conditionné sa participation de 3,3 millions d’euros à la ligne à grande vitesse contre des compensations.

Jean-Pierre Tallieu a informé les élus communautaires des compensations négociées et promises par l’État, préalables de la participation de l’Agglomération à la ligne à grande vitesse. 

« Le préfet de Région était un peu… Impatient, énervé. Et je pense que même encore maintenant, il n’est pas très content. » Jean-Pierre Tallieu ne peut feindre d’ignorer l’état d’esprit du premier représentant de l’État en Poitou-Charentes. Le président de l’Agglomération Royan Atlantique y a contribué, en osant monnayer la participation de la Cara au financement de la future ligne à grande vitesse (LGVLGVUne Ligne à Grande Vitesse est une ligne ferroviaire construite spécialement pour permettre la circulation de trains à grande vitesse.) Sud Atlantique (1). Contribution obligatoire pour les collectivités intercommunales, mais pour laquelle la Cara a négocié des compensations, qu’elle est en passe d’obtenir.

Au titre des vertus qu’aura théoriquement cette LGVLGVUne Ligne à Grande Vitesse est une ligne ferroviaire construite spécialement pour permettre la circulation de trains à grande vitesse. sur le développement des territoires qui la borderont, l’État a demandé aux collectivités de mettre la main à la poche. La solidarité du Pays Royannais à ce projet se chiffre à hauteur, très exactement, de 3 296 369 euros. Pas une paille, même pour un établissement de coopération intercommunal aussi à l’aise que l’Agglomération Royan Atlantique.

Coup de pouce à la gare

Jean-Pierre Tallieu aime à rappeler, autant pour le trait d’esprit que pour illustrer l’inflation galopante, qu’initialement, la contribution de la Cara a fluctué - à la hausse - au fil des dernières années et des réunions. « Chaque fois, on nous annonçait 500 000 euros de plus. J’ai demandé à ce qu’on arrête les réunions. »

Le président de la Cara aurait mauvaise grâce à se plaindre du sort qui sera finalement réservé au Pays Royannais. Puisque la collectivité n’a d’autre choix que payer son écot à la LGVLGVUne Ligne à Grande Vitesse est une ligne ferroviaire construite spécialement pour permettre la circulation de trains à grande vitesse., autant en retirer un bénéfice, autre que les hypothétiques retombées d’une nouvelle ligne ferroviaire qui croisera au large, très au large du territoire.

La première compensation réclamée par l’Agglomération Royan Atlantique a trait au domaine ferroviaire. Le projet de restructuration de la gare multimodale de Royan est « dans les tuyaux ». De coûteux travaux se profilent. Les études elles-mêmes ne sont pas bon marché.

Dans la main tendue dans sa direction par la Cara, l’État a déposé la promesse d’un engagement financier de sa part, « de l’ordre de 1,5 à 2 millions d’euros », ont appris les délégués communautaires vendredi dernier. Jean-Pierre Tallieu devrait également demander un effort supplémentaire dans ce domaine, « pour qu’une réhabilitation de la gare de Saujon, de ses abords au moins, soit entreprise ».

150 000 euros pour l’emploi

Deuxième coup de pouce étatique attendu en Royannais : une obole, on ne peut plus mériter à la Maison de l’emploi, « qui, à l’heure actuelle, ne touche pas un centime de l’État », s’étonne et s’agace Jean-Pierre Tallieu, « alors même que la qualité du travail de notre Maison de l’emploi est excellente et reconnu ».

Seulement, la structure n’a pas les faveurs d’un conventionnement avec l’État, synonyme d’aides financières à son fonctionnement. Une enveloppe de 150 000 euros sera donc généreusement allouée à la Maison de l’emploi du Pays Royannais, répartie sur deux ans.

En échange de ses bonnes grâces, l’État attend maintenant de la Cara que son président signe rapidement la convention qui validera la contribution de l’Agglomération à la LGVLGVUne Ligne à Grande Vitesse est une ligne ferroviaire construite spécialement pour permettre la circulation de trains à grande vitesse.. Mais en Pays royannais, les élus ne sont pas plus naïfs ou exagérément confiants qu’ailleurs. Soit, devant la bonne volonté affichée par l’État, certes un peu contrainte, les délégués communautaires ont voté vendredi dernier une délibération. Par celle-ci, ils donnent un avis favorable à leur participation à la LGVLGVUne Ligne à Grande Vitesse est une ligne ferroviaire construite spécialement pour permettre la circulation de trains à grande vitesse., prenant toutefois la précaution de « conditionner l’autorisation donnée au président de signer la convention à l’officialisation d’un accord de financement par l’État » des compensations promises oralement. L’État veut un écrit. L’Agglomération Royan Atlantique aussi. (1) 340 km de ligne nouvelle entre Tours et Bordeaux.

SUD OUEST 21 avril 2011 06h00 | Par ronan chérel


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