Revitaliser le rail

Jacques BARROT et l’Agence ferroviaire européenne - 16 Juin 2005

Créer l ’ Europe du ferroviaire
Publié le 22 juin 2005, mise à jour le 2 février 2008

Depuis la décision du Conseil européen de décembre 2003, fixant le siège de l ’ agence ferroviaire européenne à Lille et Valenciennes, et l’adoption définitive en mai 2004 du règlement instituant l’Agence, un long chemin a déjà été parcouru.

En un an, les structures de l’Agence ont été mises en place, son directeur exécutif, Monsieur Marcel Verslype, a été nommé et a pris ses fonctions. (...)

Monsieur Jaques Barrot s’est alors exprimé sur le projet de construction d’une « maison commune du chemin de fer », au cœur de l’action menée par l’Union européenne en faveur du secteur ferroviaire.

1) Construire un espace ferroviaire européen intégré et compétitif

L’intégration des économies européennes et l’explosion des échanges ont transformé les besoins des transports. Songeons que les seuls échanges de marchandises entre Etats membres devraient doubler d’ici 2020 ! Les clients du secteur ferroviaire souhaitent des services de qualité de bout en bout sans considération des frontières internes de l’Union européenne. (...) L’offre ferroviaire doit pouvoir se déployer sans obstacle à l’échelle européenne et proposer des services innovateurs comme le fret international et les transports de passagers à grande vitesse.

C’est le pari de la politique des transports : revitaliser le rail pour rééquilibrer les modes de transport. Cette politique s’inscrit pleinement dans le cadre de la stratégie de Lisbonne qui vise à renforcer la compétitivité de l’économie européenne, à soutenir la croissance et dès lors à favoriser l’emploi.

Des services de qualité(...) Dans l’ensemble, les trafics ferroviaires de marchandises ont augmenté de 3,5% dans l’Union européenne en 2004. (...) Un cadre de tarification plus équitable entre les modes de transport est nécessaire, ainsi que l’adoption rapide d’une tarification plus généralisée pour les poids lourds. (...) Mais, la fiabilité, la ponctualité, la qualité de l’information et la garantie sont des éléments déterminants pour que les clients choisissent le train. (...) Le troisième paquet ferroviaire en cours de discussion au Parlement européen et au Conseil est dans ce contexte très important.

Un réseau moderne et sûr La construction d’un réseau ferroviaire moderne et sûr est une priorité forte de l’Union européenne. Les possibilités de réaliser ce réseau dépendent très largement des discussions en cours aujourd’hui même sur les perspectives financières 2007/2013. La Commission y a défendu une position ambitieuse car elle estime qu’il n’est pas possible de définir des projets prioritaires sur le papier sans se donner les moyens de les financer.

Même si on peut s’attendre à ce que les chefs d’Etat et de gouvernement réduisent le budget global de l’UE tel que proposé par la Commission, les arbitrages entre les différents programmes ne sont pas encore décidés. Il faut nous battre pour une enveloppe à la hauteur des besoins du réseau transeuropéen de transport car cette enveloppe profitera directement au secteur ferroviaire (22 des 30 projets prioritaires concernent le rail, soit 80% des investissements). En particulier, je souhaite que la nouvelle période de programmation permette de donner une impulsion décisive à la réalisation des grands projets comme le Lyon - Turin ou le Brenner et que nous puissions contribuer au déploiement du système ERTMS. La fermeture du tunnel de Fréjus, après l’incendie mortel d’un camion le 4 juin dernier, a mis les projecteurs sur l’urgence de ces investissements afin de rééquilibrer le trafic sur la route ainsi que le besoin d’augmenter la sécurité dans tous les modes de transports.

une industrie ferroviaire compétitive (...) Enfin, le secteur ferroviaire européen doit pouvoir s’appuyer sur une industrie dynamique et compétitive. (...)

2) L’Agence ferroviaire, moteur de l’intégration technique des systèmes ferroviaires

L’équipe de l’agence, rassemble déjà des experts ferroviaires en provenance d’une dizaine d’Etats membres. Les trois principes de l’agence seront : indépendance, ouverture, professionnalisme (...)

(...) En conclusion, je souhaiterais vous dire ma profonde conviction que le développement d’un système ferroviaire européen, interopérable, compétitif et sûr, doit plus que jamais rester une priorité de notre politique des transports. Grâce à l’expertise technique développée par l’Agence ferroviaire européenne, la Commission et les Etats membres pourront agir de façon beaucoup plus efficace pour accélérer la construction d’un espace ferroviaire intégré. Avec le temps, l’Agence deviendra l’organe principal de régulation technique du système ferroviaire en Europe.


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