Paris fait des concessions à Madrid - 17 octobre 2005

La Tribune - le 18/10/2005
Publié le 19 octobre 2005, mise à jour le 2 février 2008

Le 18/10/2005 - La Tribune


Paris fait des concessions à Madrid sur les liaisons trans-pyrénéennes

La rencontre au sommet entre les gouvernements français et espagnol qui s’est tenue hier a permis de dégager un accord sur le renforcement des liens entre les deux côtés des Pyrénées, qu’il s’agisse des transports ou même de la coordination des services hospitaliers.

« Nos deux pays vont mettre en oeuvre un plan de développement trans-pyrénéen conjoint qui inclura routes, tunnels voies ferrées, connections électriques et gazières et même hôpitaux » : le président du gouvernement espagnol José-Luis Rodriguez Zapatero l’a annoncé à l’issue de ses conversations tenues hier à Barcelone avec le Premier ministre français Dominique de Villepin. A la rencontre se sont joints, outre quatre ministres de chacun des deux pays, les présidents des communautés autonomes et régions frontalières françaises et espagnoles, une « première » qui avait initialement suscité la réticence de la partie française, moins portée sur la décentralisation que sa voisine du sud. L’accord le plus concret concerne la possibilité, pour les habitants des régions frontalières, « soit quelque 20 millions de personnes au total », de se faire dorénavant soigner dans un établissement sanitaire de n’importe quel côté des Pyrénées. A cet égard, un premier hôpital pilote de caractère « trans-frontalier » fonctionnera à Puigcerda, en Catalogne espagnole, à un kilomètre de la frontière.

Concernant les liaisons routières, essentielles pour le désenclavement géographique de l’Espagne mais dont la construction suscite de vives réticences des écologistes du côté français, le président du gouvernement de Madrid a rappelé que le trafic trans-frontalier augmente de 10% chaque année (près de 20.000 camions traversent les Pyrénées chaque jour) et qu’une solution est donc urgente. La France a pour la première fois accepté l’élaboration d’un plan concret, tronçon par tronçon, avec des délais fixes.

Mais Dominique de Villepin s’est toutefois montré prudent en rappelant la nécessité de « protéger l’environnement » et de « diversifier les modes de transport ». La France veut réduire le poids de la route et favoriser plutôt le rail (Paris a finalement accepté une vieille revendication espagnole en acceptant une étude de faisabilité de la prolongation entre Perpignan et Nîmes de la ligne de TGV en provenance de Barcelone), et surtout la voie maritime avec les « autoroutes de la mer » si chères au gouvernement français. Les deux pays demanderont d’ailleurs conjointement à Bruxelles que ce dernier projet bénéficie d’un financement communautaire.

Par ailleurs, Jose-Luis Rodriguez Zapatero a obtenu l’appui explicite de la France à son projet de conférence euro-africaine pour débattre des mouvements migratoires. Les deux gouvernements présenteront d’ailleurs aux autres membres de l’Union un projet conjoint à ce propos dès le conseil européen de ce mois.

Enfin, le chef du gouvernement français Dominique de Villepin a jugé qu’un accord sur les perspectives financières de l’UE était « indispensable d’ici la fin de l’année ».

Thierry Maliniak, à Barcelone

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