En tant que député européen (UMP) du "Grand Sud" qu’attendez-vous du sommet de Barcelone sur le plan des infrastructures ?
J’attends que les deux gouvernements se mettent d’accord sur un calendrier des décisions à prendre et sur une méthode de travail. La vérité est que, mis à part le chantier TGV déjà en cours entre Perpignan et Figueras, les grands choix d’infrastructures de transport et d’énergie pour franchir les Pyrénées restent à préciser. Ni du côté français ni du côté espagnol les dossiers ne sont techniquement, financièrement et politiquement mûrs. Le grand mérite de ce sommet d’un nouveau genre, ouvert aux élus régionaux, sera d’accélérer la prise de décision, tout en y associant les représentants locaux.
Les collectivités françaises sont-elles vraiment de taille à travailler avec leurs collègues d’outre-Pyrénées ?
Elles ne sont pas de taille à travailler seules face aux communautés autonomes espagnoles, qui disposent de compétences et de moyens financiers infiniment plus importants. C’est pourquoi nous devons trouver une formule pragmatique pour mettre autour de la table toutes les autorités politiques qui, de chaque côté de la frontière, ont le pouvoir de décision ou/et de financement sur les projets communs : pour nous, les régions, mais aussi, le cas échéant, les départements, les communautés d’agglomération et, naturellement, l’Etat. Le traité de Bayonne a prévu, il y a dix ans, la possibilité de réunir des groupes de travail adaptés aux divers territoires concernés par les projets transfrontaliers : il serait temps de les réunir !
En 1995, vous avez préparé le traité de Bayonne, qui facilite la coopération entre les collectivités françaises et espagnoles. Aujourd’hui, que faudrait-il pour accélérer ce type de collaboration ?
Nous avons d’abord besoin d’une impulsion politique nationale des deux côtés de la frontière : d’où l’importance de ce sommet du 17 octobre, qui reconnaîtra la légitimité et l’intérêt politiques de la coopération transfrontalière, y compris au niveau des collectivités locales. Il nous faut ensuite un cadre juridique mieux adapté à cette coopération : le projet de "groupement européen de coopération transfrontalière" adopté en première lecture par le Parlement européen répond bien à ce besoin. Il faudra enfin des moyens financiers : j’espère que les deux gouvernements uniront leurs efforts pour que le programme communautaire Interreg, affecté à ces projets, soit suffisamment doté dans les prochaines perspectives financières 2007-2013.