L’action s’est très bien déroulée, les associations ACTIVAL et EPINE ont atteint leur but : faire entendre la voix des citoyens aux élus réunis en nombre dans l’amphithéâtre de l’ENI.
Dès l’arrivée, à 9 heures, les associations ont déballé leur matériel : panneaux, tracts, sono...
Les heureux invités ont été accueillis au son des crecelles, cloches, et tambour.
Un partie des élus du Conseil Général et Régional nous ont évités en empruntant une entrée dérobée.
Nous nous sommes donc rapprochés de l’amphithéâtre.
La réunion du SRDE n’a pas été perturbée par notre action : la porte-parole ( moi ) à l’intérieur prenait sagement des notes, tandis que les autres se promenaient autour du bâtiment en signalant leur présence, comme convenu : et oui, la TCP est un projet qui fait du bruit.
Le bruit de fond, audible de l’intérieur, était agrémenté de puissantes vibrations : Martial balançait le bruit d’un train de marchandises, celui que l’on entendrait 200 fois par jour si la TCP devait se réaliser. Des sifflets de locomotive ponctuaient les discours qui s’enchaînaient, imperturbablement. La surdité de nos élus régionaux et départementaux force quand même l’admiration !
Tout se déroulait paisiblement, quand une rumeur s’est faite entendre dans le hall, puis les portes se sont ouvertes en grand : plus d’une centaine d’ouvriers d’ALCAN-Péchiney, de Lannemezan, ont alors fait leur entrée, silencieuse, dans une atmosphère pesante.
Introduits par Mme Vieu, conseillère régtionale, ils ont pris la parole, interrompant M. Miqueu, pour interpeller la belle brochette d’élus sur la fermeture du site, qui est pourtant bénéficiaire. Qu’allaient faire leurs élus pour déjouer l’insatiable processus de délocalisation qui les frappe de plein fouet ?
Une fois les échanges finis, entre représentants syndicaux et élus (M. Malvy et Mme Durrieu), je me suis sentie autorisée, dans cette salle débordante d’émotion, à prendre la parole un instant.
La présence des ouvriers d’Alcan illustrait tragiquement et très concrètement le résultat des délocalisations. Ils interpellaient les élus à la tribune, dont M.M. Malvy, Fortassin et Miqueu, qui défendent une TCP par les Hautes-Pyrénées. Défenseurs d’un axe de fret ferroviaire reliant le sud de l’Europe au nord de l’Europe, en établissant (c’est du moins leur ambition) des connexions avec les autres continents, que font ces élus contre les délocalisations ? Rien, bien au contraire !
Un invité dans le public officiel a élevé la voix voyant que j’abordais le sujet de la TCP. Les ouvriers d’Alcan ont pris ma défense, et l’ont fait taire. "On est en République quand même ! La dame a bien le droit de parler !"
Je leur en suis bien reconnaissante. Mon intervention a été suivie de celle de JL Pambrun, qui représentait les 47 communes de l’arrondissement d’Argelès ayant pris position contre la TCP. Il a lu à haute voix leur position commune.
J’ai dû ensuite quitter la salle : on ne m’a pas pardonné mon outrecuidance : oser prendre la parole alors que je n’étais pas invitée !
Ce n’était pas bien grave, c’était déjà l’heure de notre conférence de presse. La Dépêche et France 3 étaient au rendez-vous. Tous à vos postes ce soir, si vous souhaitez en savoir plus !
...En dépit de tous leurs efforts, je crois que nos élus départementaux et régionaux, à la tribune, ont bien été obligés de nous entendre... Mission accomplie.